jeudi 5 juin 2008

Article de la Dépêche 1er juin 2008


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La flambée du prix des carburants réintroduit le vélo au cœur des déplacements urbains.
Agen. Le prix des carburants remet le vélo en selle
Extraits :
Le prix des carburants remet le vélo en selle La flambée du prix des carburants réintroduit Economie. le vélo au cœur des déplacements urbains.
Dans les rues d'Agen, à proximité des marchés notamment, il est de plus en plus fréquent de voir des retraités, des personnes âgées, voire des jeunes couples et étudiants rouler à vélo.Les spécialistes indépendants, quant à eux, sont sur la première marche du podium en tant qu'acteur économique du secteur avec 52 % du chiffre d'affaires global.Pour les grandes surfaces, elles sont en queue de peloton, même si elles pratiquent des prix parfois très bas (90 € pour un VTT d'importation d'entrée de gamme).La politique d'aménagement urbain en matière de stationnement dédié aux cyclistes, de mode de transport en commun, de circulation et d'aménagement lié au vélo devrait changer sensiblement la donne.


La révolution est en marche. Non, camarade syndiqué, pas celle à laquelle tu aspires depuis des lustres. La révolution à laquelle je fais ici référence est plus à notre portée quotidienne. C'est celle que notre Montand national chantait à l'imparfait de l'indicatif, l'amitié, la folle jeunesse et le sentiment amoureux. « Y'avait Fernand, y'avait Firmin, y'avait Francis et Sébastien et puis Paulette », la fille du facteur. Non pas celui de chez Drucker, camarade. « À bicyclette », l'hymne de Pierre Barouh, une chanson simple comme un coup de pédale et belle comme une promenade en rase campagne.

Contexte économique
Eh oui, le vélo revient en force dans nos rues agenaises. Une tendance profonde inhérente à plusieurs facteurs (rien à voir avec Besancenot, camarade). Quoi que… Un baril de pétrole qui atteint des sommets proches de L'Alpe-d'Huez (135 dollars), un pouvoir d'achat en berne, favorisent la réintroduction de « l'espèce » qui sommeillait souvent, il faut bien le reconnaître, dans nos caves obscures. Mais plus sérieusement, en l'espèce, c'est la nécessité qui fait loi. Un contexte économique difficile oblige certaines personnes à enfourcher leur monture à pédales. Dans les rues d'Agen, à proximité des marchés notamment, il est de plus en plus fréquent de voir des retraités, des personnes âgées, voire des jeunes couples et étudiants rouler à vélo. Voire un député-maire. RMI et petites retraites remettent en selle la pratique du vélo. Et dans les centres-villes, des études prospectives récentes annoncent que les secondes voitures au sein des ménages seront bientôt remplacées par des vélos.

Les ventes ont changé de braquet puisqu'elles connaissent une augmentation comprise entre 30 et 40 % par rapport à l'année dernière à la même époque, avec une mention spéciale pour le vélo de ville. Une échappée belle dont profitent les grandes surfaces multisports, premiers distributeurs en volume avec 50 % des ventes. Les spécialistes indépendants, quant à eux, sont sur la première marche du podium en tant qu'acteur économique du secteur avec 52 % du chiffre d'affaires global. Pour les grandes surfaces, elles sont en queue de peloton, même si elles pratiquent des prix parfois très bas (90 € pour un VTT d'importation d'entrée de gamme).
La ville d'Agen devra s'adapter

D'un point de vue urbanistique, il paraît évident que l'augmentation des pratiquants devra être prise en considération. La politique d'aménagement urbain en matière de stationnement dédié aux cyclistes, de mode de transport en commun, de circulation et d'aménagement lié au vélo devrait changer sensiblement la donne. C'est en tout cas ce que pense Denis Caraire qui, non content de pédaler comme il respire, est membre actif de la dynamique et toute jeune association Vélocité en Agenais. Un avis éclairé et éclairant de cet Agenais urbaniste de profession (voir ci-dessous). X.O.

Repenser les aménagements urbains

Question urbanisme, Denis Caraire en connaît un rayon. Cet urbaniste de profession qui occupe un poste de direction sur Bordeaux se satisfait de voir que la pratique du vélo connaît un engouement sans précédent et qu'il réinvestit de fait le centre-ville. Un motif de satisfaction, certes, mais qui appelle une prise de conscience des pouvoirs publics quant à l'aménagement urbain et la mise en place concertée d'un dispositif qui permettra une réelle intégration du vélo dans le milieu urbain. « Faire des pistes cyclables, c'est louable mais pas suffisant. Il faut aller plus loin. Penser d'abord à un stationnement approprié et sécurisé. Devant les commerces de proximité, les entreprises notamment.
Prenez par exemple le plan local d'urbanisme qui, pour chaque bâtiment, prévoit de facto des places de parking pour voitures en rapport avec le nombre de logements. Pourquoi ne pas prévoir dans un avenir proche d'y rajouter l'obligation de prévoir aussi des locaux sécurisés pour vélos ? Sur Agen et toute l'agglo, il faut penser complémentarité entre les transports en commun et le déplacement à vélo. Étudier et mettre en place des points de desserte avec des équipements spécifiques qui permettraient aux pratiquants de passer d'un mode de transport à l'autre naturellement. Le futur pôle multimodal devra prendre en compte la place que mérite le vélo. Il faudra prévoir des points vélo ».

Et Vélib à Agen ou sur l'agglomération agenaise ? Denis Caraire répond sans hésiter : « Je préfère des petites choses à grande échelle que de grandes choses à petite échelle. Agen n'est pas Paris ni Toulouse. Il faut avoir une vraie réflexion sur la place du vélo dans notre ville ».
Publié le 02 juin 2008 à 12h03

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