Piétons vélos en Lot-et-Garonne: arrêtons le massacre des seniors!

Le Sous Préfet, Directeur de Cabinet du Préfet de Lot-et-Garonne, Monsieur Eric Azoulay réunissait le 29 mars 2009 les partenaires du Plan Départemental d'Actions de Sécurité Routière 2010 en Lot-et-Garonne. Représentée par son vice-président Denis Caraire en sa qualité d'Intervenant Départemental Sécurité Routière, VéloCité en Agenais s'est exprimée autour de de cette grande tablée.

A cette occasion, Madame Chantal Bury, coordinatrice Départementale Sécurité Routière, présentait un véritable bilan de guerre: 496 victimes de la route (ou plutôt victime sur les routes car c'est rarement la route qui tue...) en Lot-et-Garonne pour 2009, dont 36 tués.

Les chiffres détaillés du rapport 2009 de l'observatoire de sécurité routière seront mis en ligne sur ce blog dès que possible. Vu du côté des utilisateurs de bicyclettes, la première remarque est que parmi les utilisateurs de véhicules personnels (bicyclette / cyclo-scooter/Moto/Automobile, et... piétons), les usagers de vélocipèdes représentent le plus faible quota de victimes en 2009 avec 4,6% du total des victimes.

Mieux: aucun mort à vélo en 2009 en Lot-et-Garonne... une bonne source de réflexion pour ceux qui évitent d'appuyer sur les pédales d'un vélo par peur du risque routier... au-delà duquel ils courent par ailleurs en appuyant sur une pédale d'accélérateur.

Les 22 victimes à bicyclette (sur 496 victimes) sont les seules avec les conducteurs de poids lourds à ne compter parmi elles aucune personne alcoolisée... (contre 2 piétons, 8 conducteurs de deux roues motorisées, 19 automobilistes)...

Ces aimables considérations étant formulées, voici les chiffres qui nous font mal: un quart des victimes de plus de 65 ans sont des piétons ou des cyclistes... soit 25% contre... même pas 7% des 25-59 ans et même pas 4% des 18-24 ans.

Si on prend les choses dans l'autre sens, près de 50% des victimes piéton-vélo sont des seniors, contre "seulement" 25% des victimes en automobile.

Une conclusion simple: il faut penser les aménagements à destination des piétons et des cyclistes en considérant très attentivement les contraintes et les comportements de nos concitoyens les plus âgés!

Comme l'a très bien exprimé Monsieur Eric Azoulay, l'espace public routier étant celui ou coexistent tous les usagers et toutes le mobilités, c'est un espace de compromis qui ne sera jamais totalement adapté à une ou l'autre des catégories d'usagers.

Mais lorsque une collectivité consent à créer ou à adapter une infrastructure à l'attention des piétons et ou des cyclistes, il est important de penser aussi en fonction des seniors et pas en fonction d'un utilisateur lambda. Des exemples concrets?

• rue Baudin à Agen, les séparateurs de bande cyclable ne sont pas suffisamment visibles et font régulièrement chuter les personnes les moins aguerries
• à l'intersection Avenue d'Italie rue Lavoisier, la piste cyclable s'injecte sur la chaussée sans qu'un cycliste puisse juger du trafic auto sans tourner la tête à 180°...
• les micro emmarchements de la nouvelle rue Montesquieu, fleuron de la zone 30, provoquent des chutes de cyclistes et de piétons âgés.

Et... il s'agit là de magnifiques équipements cyclables récents... Ne l'oublions pas, ce qui améliore le confort et la sécurité des seniors améliore aussi le confort et la sécurité des autres cyclistes.

Lors de la rencontre, Denis Caraire a rappelé certaines réponses de seniors à la grande enquête de Vélocité en Agenais (présentation bientôt) qui déclaraient leur sensation d'insécurité en roulant sur certaines infrastructures récentes pourtant dédiées aux vélos...

Comme suite à un dialogue engagé à l'issue de la rencontre, Madame la coordinatrice sécurité routière se tient à la disposition de VéloCité en Agenais pour intervenir par exemple dans le cadre de la nouvelle commission extra municipale d'Agen et exposer de façon précise les données d'accidentologie des années récente pour ce qui concerne les piétons et les vélos. En effet, même si le risque routier n'est pas qu'une seule question d'infrastructures, loin s'en faut, moins de morts, moins de blessés, c'est un objectif tout aussi significatif que n kilomètres d'infrastructures ou n Euros dépensés pour le vélo..